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Voyage en Serbie du 9 au 16 Septembre
13 septembre 2012

4ème jour : Mokra Gora et Dvrengrad (si j'y arrive!)

Lever avant le réveil à nouveau, vers 7h50. Je descend déjeuner un peu plus tard et rencontre un couple d'allemands avec qui je papote un peu le temps d'attendre notre petit déjeuner européen (oeufs bacon et tartines de pain brioché, café, jus d'orange).

Je règle ma chambre un peu plus tard et me rend à la station de bus toute proche de l'hôtel pour prendre mon ticket pour le seul et unique bus qui se rend à Mokra Gora. Ce bus arrive à l'heure et nous partons en direction de ce village de montagne. J'ai retrouvé mes allemands qui ont changé de plans et qui vont s'arrêter à Kremna.

Sur internet les horaires indiquaient une arrivée vers 14h ce qui me semblait plausible car l'arrêt à Kremna durait plus de 20 minutes. On passe une frontière, celle de la Bosnie, là je me dis que j'ai pas bien regardé le plan et qu'on doit la franchir avant de revenir vers Mokra Gora. Que néni! Vingt minutes après voyant l'horaire approcher à grands pas je demande à un homme âgé à mes côtés que j'avais entendu parler anglais et il m'annonce tout bonnement que Mokra Gora était avant la frontière à trois quarts d'heures de là (j'étais rendu à Visnegrad en Bosnie Herzégovine).

J'ai payé un ticket en indiquant que j'allais à Mokra Gora et personne m'a indiqué quand sortir. Je suis fou, je sors du bus et un gars d'une station service me remonte gentiment jusqu'à la sortie de la ville pour que je puisse faire du stop.

Heureusement pour moi un bus roulant dans l'autre sens passe deux minutes après mes premiers pas sous la flotte et me prend seulement 200 dinars (j'ai pas d'argent bosniaque) pour retourner à Mokra Gora. Ce n'était pas si loin finalement, à peine 20 minutes, car la douane est allé plus vite et a contrôlé que mon passeport, à deux reprises, la deuxième avec plus de un douanier un peu plus vindicatif, qui ne devait pas comprendre pourquoi j'avais passé la frontière deux fois en une heure. Le chauffeur a assuré sur ce coup là.

Je descends du bus et suis accompagné par de jeunes adolescents, habitant mokra gora mais étudiant en Bosnie à Visnegrad. L'un d'eux me donne de bons conseils et m'accompagne jusqu'à la gare de train du fameux Sargan 8, train de montagne avec locomotive à vapeur qui offre des magnifiques points de vue sur les montagnes environnantes. Comme de bien entendu mon excursion Bosniaque m'a fait rater de 10 minutes le dernier train de la journée et me voilà comme un con, retardé encore d'une bonne demi-journée.

Pas de chance. L'un dans l'autre il fait mauvais, il pleut toujours, et Dvrengrad, l'ethnovillage est tout prêt, j'irai le visiter cet après-midi au lieu de demain. Et je prendrais le train de 10h30 demain matin.

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De colère j'investis le premier restaurant que je trouve, en face de quelques anciens wagons, tout prêt de la voie utilisée par le train, et je me fais un excellent repas avec deux spécialités : Lepinja, sorte de pain rond sur lequel ils posent une omelette et une sauce et font rôtir le chapeau, et du poivron blanc ("albinos" de l'autre fois sur le marché) grillé, conservé à l'huile, délicieux. Deux crêpes au chocolat avec du vrai chocolat en dessert, un régal.

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Le temps a pas l'air de vouloir se quiller. Je vais quand même essayer de rejoindre l'ethnovillage à pied. Malheureusement le temps est pas de mon côté. Alors je reste un peu plus au restaurant et me fais une gnole (Rakya) pour me réchauffer le coeur et l'esprit. La fameuse gnôle, qui devait être si insurmontable, est plutôt bonne voir très goûteuse et a la couleur du cognac.

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J'en profite pour potasser un peu mon guide de conversation et règle mon repas, un des moins chers pour l'instant compte tenu des quantités et de la qualité des produits dans cet endroit pourtant très touristique (780 dinars avec le café, la bière et la gnôle).

J'ai l'honneur de voir, environ deux heures après son départ, l'arrivée du train que j'ai à peine raté et vois descendre quelques touristes, finalement assez peu nombreux. Le restaurant fait aussi hôtel alors j'en profite pour demander les tarifs. Malheureusement ils sont complets ce soir (ça continue!), même celui de Dvrengrad (même complexe appartenant toujours à M. Kusturica), mais la charmante hôtesse m'annonce qu'ils ont des chambres dans le village, chez l'habitant, de disponibles pour seulement 1000 dinars (moins de 9€) et m'accompagne sous un parapluie à un chalet d'où part un passage sous les voies pour atterrir à un parking où m'attend un papy qui me conduit à ma chambre.

C'est super sympa et extrêmement propre, j'aurais juste à aller prendre mon petit déjeuner là où j'ai mangé ce midi (toujours le même établissement) avant de prendre le petit train demain matin.

J'attends un peu que le temps se quille et espère pouvoir monter à Dvrengrad cette fin d'après-midi. Je m'y jète vers 17h et attaque de monter le petit kilomètre de chemin qui sépare le village de Dvrengrad à celui de Mokra Gora, avec cependant 250 m de différence de dénivelé.

Une quinzaine de minutes plus tard me voilà à l'entrée du village où il faut payer un droit d'entrée, dont la majeure parie est reversée à l'UNICEF (M. Kusturica fait bien les choses). Il pleut toujours alors je m'abrite en passant sous les avant-toits de chaque chalet de bois. Le sol pavé de pierres par endroits et de traverses de bois ailleurs a quelque chose de médiéval et les toits des maisons sont en tuile de bois, toits traditionnels de la région. La petite église orthodoxe est magnifique et toute en bois elle aussi.

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Le village qui a été fait construire par Emir Kusturica il y a quelques années regorge de décors issus de ces films dont certaines vieilles voitures et par endroits des fresques murales représentant des scènes de films. Même le plus fameux des serbes Novak Djokovic, le joueur de tennis, a une rue à son nom.

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Je reste une paire d'heures dont une petite demi-heure à l'abri dans un des bars majestueux en contrebas du village. Il fait partie du complexe hôtelier de M. Kusturica et a une salle magnifique toute en longueur, très bien décorée, avec au mur une alternance bibliothèque et vinothèque. Un petit calcul et je me rends compte que je suis assis à côté de pas moins de 1400 bouteilles de vin stockées là.

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Le serveur Vladimir m'explique que ce sont surtout des vins serbes, ainsi que quelques européens, et que le plus vieux est de 2006. Je prends une boisson locale que je n'avais pas encore testé, la Bosa, à base de farine de maïs. C'est très bon et ça ressemble à un jus de fruits mais au goût de céréales. Je profite d'être au sec avant de repartir vers la sortie du village car il est prés de 18h30 et la lumière baisse ainsi que le niveau du brouillard.

Je descends donc en courant jusqu'à la gare en moins de 10 minutes, m'arrête au restaurant pour être sûr qu'il soit ouvert ce soir pour mon dîner, et demande s'il y a la wifi ici. Non, du coup ce sera pas pour ce soir pour publier le blog. Je demande aussi pour les recharges de crédit de portable et ils me disent dans l'épicerie le long de la route, c'est à dire à côté de la maison où je loge. Je m'y arrête prendre à boire et leur dis que je repasserais plus tard pour charger le portable.

Je retourne à la maison pour me sécher un peu : je suis dans un drôle d'état, je sais pas quand le jogging séchera. De plus ils annonceraient à peu près le même temps pour le lendemain donc c'est mal barré. J'attends un peu pour aller manger et en profites pour écrire ces quelques lignes même si je sais que je les mettrai en ligne que demain ou samedi.

Par chance quand je sors je revois la réceptionniste de l'hôtel qui boit le café chez le propriétaire, qu'elle doit bien connaître, et je lui demande si ils auraient un parapluie à me prêter. Le monsieur va me chercher un vieux pépin dans un placard et me le prête. Je le remercie franchement en serbe et monte au restaurant vers 20h.

Je commande un repas plutôt hivernal avec soupe au veau (bouillon avec des légumes et des morceaux de viande de veau, savoureux), omelette à la poitrine fumée et haricots blancs préparés à la méthode serbe, légèrement épicés, à la tomate et aux oignons. Je finis par les mêmes délicieuses crêpes au chocolat qu'à midi et la même gnôle, rakja, klekova (nom donnée à celle ci à base de genévrier).

En partant vers 22h, au moment de régler, en discutant avec mon serveur, il me sort sa réserve personnelle de rakja à la prune, la slijvovica, et me l'offre. Elle arrache un peu plus que l'autre mais est beaucoup plus fruitée. C'est vraiment de la locale et je le crois volontiers vu l'omniprésence des pruniers dans ce coin là...Mokra Gora c'est un peu les manjo-prune de Serbie.

Je retourne toujours sous la pluie à ma chambre, remercie encore le propriétaire et regarde un peu la télé locale (la fin du film que j'ai commencé à regarder au restaurant) puis une série sur mon ordi avant de me coucher.

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Voyage en Serbie du 9 au 16 Septembre
  • Voyage à l'aventure comme d'habitude, sans guide ni programme, en Serbie, pays encore peu touristique (c'est ce qui m'intéresse). Direction Belgrade (Beograd la "ville blanche") ou m'attend ma première étape.
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